Qu’est-ce qui a poussé Robeco à lancer sa stratégie EM ex-China ?
Cela fait plusieurs années que nous réfléchissons à la viabilité d’un produit EM ex-China. En fait, nous avons commencé à gérer un portefeuille modèle en mars 2021. Cette décision tient en partie au fait que la Chine occupait une place de plus en plus prépondérante dans l’indice MSCI EM et qu’elle faisait de l’ombre à d’autres thèmes d’investissement intéressants dans les marchés émergents. Parallèlement à cela, les réunions avec nos clients ont mis en lumière le fait que ceux-ci posent de plus en plus de questions sur le poids considérable de la Chine dans l’indice, sur les risques que cela comporte et, au final, sur les stratégies Marchés émergents hors Chine.
Ces clients, pour des raisons qui leur sont propres, cherchaient des moyens de calibrer leur exposition à la Chine et de fixer une allocation optimale dans les marchés émergents. Étant donné que nous disposons d’une solide gamme de produits EM étayée par un processus et une philosophie éprouvés, il nous a semblé tout naturel d’ajouter une stratégie EM ex-China. Grâce à nos produits Marchés émergents fondamentaux, les investisseurs peuvent désormais détenir une stratégie EM traditionnelle, détenir une stratégie EM ex-China en tant qu’investissement autonome ou de combiner une stratégie EM ex-China à nos stratégies Actions chinoises afin de créer une solution sur-mesure adaptée à leurs besoins.
Cette stratégie présente-t-elle un risque réduit comparé à la stratégie EM « core » ?
Bien qu’elle élimine le risque lié au fait d’investir dans un seul pays, chaque marché émergent a son propre profil de risque. Les marchés mondiaux ne sont jamais tout à fait exempts de turbulences et nous devons rester très vigilants. C’est pourquoi nous utilisons notre cadre d’analyse pays exclusif à cinq facteurs, combiné à une approche ESG intégrée au niveau des pays et des titres, pour éclairer nos prises de décision.
Quelles différences existe-t-il dans le paysage sectoriel ?
Le processus d’investissement dans les marchés émergents de Robeco ne présente aucun biais sectoriel. L’allocation sectorielle est le fruit de l’allocation géographique et de la sélection de titres, c’est en ce sens que nous suivons un processus d’investissement caractérisé par une sélection géographique « top-down » et une sélection d’entreprises « bottom-up ». La composition sectorielle de l’indice EM traditionnel s’écarte toutefois sensiblement de celle de l’indice EM ex-China, ce qui change la donne.
Les secteurs de la consommation cyclique et des services de communication pèsent moins lourd dans la balance sans les géants chinois de l’Internet que sont Alibaba, Tencent, Baidu et Meituan, car des sociétés de taille similaire dans les marchés émergents autre que la Chine n’existent tout simplement pas. En revanche, les sociétés des technologies de l’information, et plus particulièrement de semi-conducteurs et de matériel technologique, bénéficient d’une pondération beaucoup plus importante. Un grand nombre des leaders mondiaux du domaine des technologies de l’information et leurs chaînes d’approvisionnement sont établies en Corée du Sud et à Taïwan, TSMC en tête. Forts de ses quelque 1 200 sociétés investissables et d’une capitalisation boursière combinée d’environ 5 000 milliards de dollars, les marchés émergents hors Chine sont une mine d’opportunités.
Calibrez votre exposition aux marchés émergents
Le profil de durabilité est-il similaire à celui de la stratégie EM « core » ou est-il plus difficile de trouver des investissements durables ?
Tous deux présentent un profil similaire. Nous intégrons les critères ESG dans tous nos processus d’investissement. Et, à l’instar des stratégies EM « core », cette stratégie relève de l’Article 8 de la classification SFDR, suit la même politique d’exclusion et utilise le vote et le dialogue actionnarial comme un outil supplémentaire. Les niveaux de communication répondent désormais à des normes relativement élevées dans les marchés émergents. J’ai rejoint l’équipe Marchés émergents en 2006, et je me souviens avoir réalisé notre première enquête ESG, que nous avions transmise aux sociétés de courtage. À l’époque, aucune donnée tierce n’était disponible et les entreprises ne disposaient pas de Service ESG. Le contraste avec la situation actuelle est saisissant, et il montre tout le chemin que les entreprises des marchés émergents ont parcouru en ce qui concerne le niveau et la qualité de la communication des données, pour le plus grand bien des investisseurs.
Quels marchés sous-représentés dans la stratégie EM « core » offrent les meilleures opportunités « bottom-up » ?
Nous avons une surpondération sur un certain nombre de marchés plus modestes que nous jugeons attractifs, non seulement d’un point de vue « top-down », mais aussi « bottom-up ». Parmi ceux-ci figure l’Indonésie, pays aux ressources abondantes et premier producteur mondial de nickel, un métal crucial pour les batteries des véhicules électriques. Le pays vient de tenir une élection présidentielle et le vainqueur devrait poursuivre les politiques fructueuses du président sortant. Nous constatons une cohérence dans le cap économique et le cadre politique, tandis que la croissance économique a été robuste. La croissance des bénéfices des entreprises indonésiennes a été supérieure à la moyenne des marchés émergents et nous y voyons d’excellentes opportunités d’investissement, notamment dans les secteurs de la banque et des télécoms.
Et outre l’Asie ?
Le Moyen-Orient pèse pour près de 10 % dans l’indice, une pondération non négligeable, mais sur le plan de la valorisation, il est relativement onéreux. Dans ce contexte régional, nous apprécions le marché des Émirats arabes unis, qui présente une valorisation attractive et dans lequel nous avons une plus grande surpondération. Les moteurs fondamentaux sous-jacents aux Émirats arabes unis sont la croissance démographique et de l’industrie du tourisme, qui toutes deux jouissent d’une dynamique favorable. Nous y privilégions le secteur de l’immobilier, car il devrait profiter de ces tendances, mais aussi des sociétés de services aux collectivités et des opérateurs de péages triés sur le volet. L’Arabie saoudite est bien entendu le marché le plus important de la région et peut-être l’un des plus dynamiques à bien des égards, mais c’est aussi l’un des marchés émergents les plus chers. Le programme « Vision 2030 » est en train de véritablement transformer le pays à un rythme effréné et présente donc des opportunités d’investissement intéressantes. Nous avons une exposition limitée aux valeurs financières et de la consommation.
Un autre pays qui nous plaît est le Mexique, et nous avons une surpondération importante de ce marché. Si nous apprécions la dynamique nationale, nous tirons également parti du phénomène de la délocalisation « nearshore » en cours aux États-Unis, qui consiste à rapprocher la chaîne d’approvisionnement du pays d’origine en l’implantant sur un marché compétitif en termes de production, et qui présente un profil de risque différent de celui de l’Asie.
Qu’en est-il de l’Europe ?
Nous surpondérons l’Europe centrale et apprécions la Grèce et la Hongrie. Ce sont des marchés fertiles pour l’approche « bottom up ». La Grèce affiche un bon score dans notre cadre d’allocation géographique, à la faveur d’une croissance très forte et des valorisations encore bon marché ; elle coche donc toutes les cases. La Hongrie est également un pays que nous apprécions tant du point de vue des prévisions de bénéfices de ses entreprises que de leur valorisation. Nous avons une position sur deux sociétés, l’une dans la santé et l’autre dans la finance.
Pourquoi êtes-vous enthousiaste à l’idée de lancer cette stratégie ?
Je suis convaincu que cette nouvelle stratégie a toute sa place dans un univers d’investissement très diversifié et intéressant. Le contexte macroéconomique dynamique, les valorisations attractives et les solides prévisions de croissance des bénéfices sont autant de facteurs qui indiquent que le lancement de cette stratégie arrive à point nommé, et nous trouverons davantage d’entreprises de calibre mondial à détenir sur le long terme.
Emerging Markets ex China Equities D EUR
1 an
Bénéficiez de nos derniers points de vue
Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir des mises à jour sur les investissements et des analyses d'experts.