Toute stratégie active qui dévie des indices de marché nécessite d’effectuer des transactions. Toutefois, trop d’opérations peuvent nuire à la performance en raison des frais supérieurs. Pour construire un portefeuille à faible volatilité, un rééquilibrage régulier est nécessaire car les risques liés aux titres, aux pays et aux secteurs varient avec le temps. Mais de quel volume de transactions a-t-on réellement besoin pour construire et maintenir de manière efficace un portefeuille à faible volatilité ?
Effectuer des opérations excessives est lié au comportement humain
La littérature académique établit un lien entre les opérations excessives et le comportement humain. L'une des explications à une rotation inutile du portefeuille est le biais d'excès de confiance qui est bien documenté. La plupart des investisseurs trop confiants sont des acheteurs nets d'actions à forte volatilité et vendeurs nets d'actions à faible volatilité.
Une autre explication est qu'il y a une divergence d'intérêts entre les gérants d'actifs et les détenteurs d'actifs : effectuer des transactions donne un signal positif aux supérieurs hiérarchiques et aux clients. Lorsque cette situation est poussée à l'extrême, le fait d'éviter les opérations implique de détenir passivement les titres de l'indice pondéré en fonction du marché.
Exploiter les inefficiences du marché nécessite d'effectuer des transactions
En ce qui concerne la volatilité, la valeur et le momentum, l'indice boursier est inefficace et pour tirer profit de ces facteurs, un certain volume d'opérations est requis. Il importe alors de savoir dans quelle proportion.
Cet article montre qu'un taux de rotation de 30 % devrait être suffisant pour réduire la volatilité à long terme d'environ 25 %. Une étude qui reprend 21 analyses précédentes révèle une relation concave limitée entre la réduction du risque et les volumes d'opérations. En d'autres termes, au-delà de 30 %, toute rotation supplémentaire se traduit par une baisse marginale plus faible de la volatilité.
D’après les études menées, les actions à faible volatilité font l'objet d'un taux de rotation plus faible indiquant une activité moins soutenue de la part de traders sur ce segment de marché. Étant donné que ces actions sont souvent de grandes capitalisations boursières par rapport à celles à forte volatilité, elles sont également plus liquides. Effectuer des transactions sur ces titres est alors plus rentable que celles opérées sur des actions à forte volatilité. Le total des frais de transaction nécessaire pour obtenir une exposition maximale ne doit pas excéder 20 points de base et peut même être réduit davantage. De ce fait, les clients devraient avoir un regard plus critique si un indice ou un gérant d’actions à faible volatilité effectue trop de transactions.

Pim van Vliet
Head of Conservative Equities and Chief Quant Strategist
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Une rotation de 30 % devrait être suffisante pour réduire la volatilité à long terme d'environ 25 %.
Une exposition à d'autres facteurs implique un faible volume de transactions supplémentaires
S’exposer à des facteurs permettant d'optimiser la performance, comme la valeur et le momentum, pourrait être une raison valable d’effectuer davantage d’opérations de trading dans le cadre d'une stratégie à faible volatilité. Cependant, lorsqu'elles sont intégrés de manière optimale, ces expositions n'entraînent quasiment pas de rotation supplémentaires.
La prise en compte de la valeur et du momentum peut s'avérer très intéressante pour deux raisons. La première est qu'il est possible d'enregistrer des gains rapides en excluant d'une stratégie à faible volatilité les actions les plus onéreuses et présentant un momentum défavorable. La deuxième est que ces facteurs tendent à être négativement corrélés entre eux et peuvent de ce fait être intégrés de manière efficace dans le cadre d'une stratégie optimisée.
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Ni trop, ni trop peu…
En tant qu'investisseur à long terme, nous visons à agir avec prudence en jouant la carte de la tempérance qui est une vertu : ne pas effectuer trop de transactions, ni trop peu. Selon Aristote, le juste milieu est l'équilibre souhaitable entre deux extrêmes. Poussé à l'extrême, même quelque chose de positif peut s'avérer négatif.
Il est bon par exemple d'avoir du courage, mais trop de courage conduit à l'imprudence. Pour les investisseurs en actions à faible volatilité la question est de savoir si la rotation est une bonne chose ou une mauvaise chose ?
N’avoir aucune rotation indiquerait une gestion passive du portefeuille, stratégie inefficace intégrant trop de risque. A l’opposé, une rotation excessive nuit à la performance à long terme. Les conclusions de cette étude confirment que le juste milieu s'applique également à l'investissement à faible volatilité : effectuer, ni trop, ni trop peu trop de transactions.