Le rapport trimestriel sur l'Actionnariat Actif placé sous le signe des risques environnementaux

Le rapport met en lumière un paradoxe, à savoir que des produits incroyablement utiles, tels que les vêtements ignifugés et les véhicules électriques, entraînent leurs propres problèmes de durabilité. C'est la raison pour laquelle Robeco met l'accent sur l'engagement en vue de réaliser des progrès durables dans des secteurs qui sont à la fois bénéfiques et néfastes.

Dans le même temps, deux aspects très différents du travail d'amélioration de la gouvernance d'entreprise sont détaillés dans l'aperçu des activités du troisième trimestre, de l'action contre l'univers étrange des « administrateurs zombies » aux questions de transparence sur les taux d'imposition des sociétés.

En commençant par aborder les risques liés à l'utilisation substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les procédés de fabrication, l'équipe rend compte des progrès réalisés un an après le début d'un programme d'engagement de trois ans avec cinq entreprises chimiques. Les PFAS sont connus sous le nom de « produits chimiques éternels » car ils ne sont pas biodégradables et peuvent polluer l'environnement et avoir un effet néfaste sur la santé humaine pendant des décennies.

« L'abandon progressif des PFAS est essentiel car, outre le risque de pollution, les litiges visant à obtenir des compensations pour les dommages causés par les PFAS aux rivières et aux chaînes alimentaires augmentent à l'échelle mondiale, avec des risques pour les rendements d'investissement et les atteintes à la réputation », déclare Sylvia van Waveren, spécialiste senior de l'engagement.

« Notre dialogue actionnarial a déjà porté ses fruits : un grand fabricant a fixé un délai pour cesser d'utiliser ces substances dans les produits ménagers et un autre a adopté une transparence totale sur la toxicité des produits chimiques qu'il produit. »

La transition mondiale vers une économie bas carbone se construit littéralement à partir de la base, en utilisant des minéraux essentiels pour les véhicules électriques et les énergies renouvelables. Harry Ashman et Ghislaine Nadaud, spécialistes de l'engagement, expliquent le début d'un thème d'engagement axé sur six participants de la chaîne de valeur des véhicules électriques, qui vise à répondre aux préoccupations en matière d'environnement et de droits de l'homme.

« Les minéraux de transition constituent un autre dilemme pour la durabilité à long terme, car l'extraction de minéraux vitaux tels que le lithium, le nickel et les terres rares utilisées pour l'électrification a entraîné des dommages environnementaux considérables », indiquent-ils dans leur rapport.

« Il existe également des problèmes liés au travail des enfants et au déplacement des populations autochtones. Une traçabilité plus claire de la chaîne d'approvisionnement et une gouvernance plus solide sont nécessaires pour garantir que la décarbonation ne se fasse pas au détriment de la nature et des communautés. »

Si les actionnaires votent massivement contre un administrateur, celui-ci est éliminé, n'est-ce pas ? Faux. Certains s'accrochent à leur poste même après avoir échoué à obtenir un soutien majoritaire pour leur élection, en raison d'un manque de mesures de sauvegarde en matière de gouvernance. Diana Trif, spécialiste de l'engagement, jette un peu de lumière sur le monde obscur des élections des membres des conseils d'administration.

« Nous nous engageons à promouvoir la meilleure pratique selon laquelle les administrateurs se présentent individuellement aux élections, au lieu de se cacher derrière des élections groupées et des "listes", afin que les actionnaires puissent choisir des individus de manière plus transparente », dit-elle. « Robeco votera contre les candidats individuels si les informations fournies sont insuffisantes. »

Enfin, un autre aspect étrange de la gouvernance est que les entreprises ont en réalité des politiques fiscales et des systèmes de gouvernance beaucoup plus solides qu'elles ne le laissent entendre. Manuel Sobral, spécialiste de l'engagement, explique ce que cela signifie dans le contexte des appels à l'introduction d'un accord fiscal mondial.

« Nous faisons campagne pour une plus grande responsabilité en matière de fiscalité, les autorités faisant pression pour une réforme du système international d'imposition des sociétés », explique-t-il. « Cela devient de plus en plus important dans le contexte des appels à des réformes visant à mettre un terme à la dissimulation de bénéfices dans le but d'échapper à l'impôt, et d'un examen plus approfondi des rapports pays par pays. »