L’année 2018 est caractérisée par un découplage flagrant entre actions développées et actions émergentes. Cette situation s’est traduite par une divergence des performances de nos stratégies à faible risque.
En 2018, marchés développés et marchés émergents ont, semble-t-il, pris des directions opposées. Alors que les premiers ont poursuivi sur la lancée haussière de ces dernières années, essentiellement grâce à l’excellente performance des valeurs américaines, les seconds sont à la peine. La dégradation du sentiment est particulièrement nette dans des pays tels que le Brésil, l’Afrique du Sud, la Turquie et la Chine. Sans surprise, sur ces marchés, les styles d’investissement axés sur le faible risque et les dividendes élevés s’en sortent relativement bien.
Comme le montre la figure 1, la performance des facteurs reflète la divergence qui existe entre actions développées et actions émergentes. La faible volatilité, principal facteur du processus de sélection bottom-up des stratégies Conservative Equities de Robeco, illustre très clairement ce phénomène. Parce qu’elle permet de réduire les pertes, elle a joué un rôle positif dans les marchés émergents, mais a pénalisé la performance dans les marchés développés. La très nette surperformance de l’indice MSCI Emerging Markets Minimum Volatility par rapport à son homologue développé montre également que, par rapport à l’indice de marché, les valeurs à faible risque s’en sont bien mieux tirées dans les économies émergentes que dans les pays développés.
Compte tenu du regain de volatilité sur les marchés émergents cette année, c’est exactement ce que nous anticipions. Notons également que, bien qu’il n’ait pas alimenté la performance aux États-Unis, le facteur de faible volatilité a eu un impact positif dans des marchés développés où la situation est plus difficile (Europe et Japon par exemple).
Le constat est le même pour les facteurs de valeur et de momentum. Et cela est d’autant plus important que les caractéristiques de valeur et de momentum sont elles aussi intégrées au processus de sélection d’actions de nos stratégies Conservative Equity, même si la faible volatilité reste l’élément principal.
Le momentum est un exemple particulièrement parlant. Ce facteur, qui a signé une performance époustouflante sur les marchés émergents comme dans les pays développés ces dernières années, continue d’enregistrer de bons résultats sur les marchés développés, mais pas dans les pays émergents. C’est ce qu’illustre la figure 2.
Plusieurs tendances s’étant inversées sur les marchés émergents en 2018, ce différentiel de performance est, lui aussi, cohérent avec nos prévisions. Le revirement le plus notable est celui des actions chinoises : l’ascension des géants Alibaba et Tencent (qui représentent à eux deux environ 25 % du MSCI China) a marqué le pas cette année.
Les rendements relatifs enregistrés cette année par nos stratégies Conservative Equity témoignent de la divergence des performances des différents facteurs et régions. Les valeurs à faible volatilité et celles qui versent des dividendes élevés ayant tiré leur épingle du jeu dans les pays émergents, la stratégie EM Conservative Equities offre une valeur ajoutée indéniable par rapport à l’indice MSCI EM, très volatil. À l’inverse, puisque le facteur de valeur et, surtout, le style axé sur les dividendes n’ont pas fonctionné sur les marchés développés, la stratégie DM Conservative Equity s’est inscrite en retrait de son indice.
Même si les stratégies défensives et axées sur les dividendes ont sous-performé le marché américain cette année, il n’est pas déraisonnable de penser qu’elles devraient bien s’en sortir lorsque la volatilité augmentera à nouveau. Le récent accès de volatilité des marchés émergents et la performance relative des facteurs pourraient bien annoncer de nouvelles turbulences. En outre, l’importance des multiples de valorisation à Wall Street doit, elle aussi, être considérée comme un signal d’alarme. Dans une précédente étude , nous démontrions que des valorisations élevées sont historiquement associées à un risque plus important.
1 P. van Vliet, 2018, ‘Risky CAPE Repair the roof when the sun is shining’, Robeco article.
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