Vision

Classement ESG Pays : Le Danemark prolonge sa série de victoires

Le Danemark a remporté pour la troisième fois consécutive le titre de pays affichant les meilleurs résultats en matière d’ESG à l’échelle mondiale.


Auteurs

    Paul Ruijs
    Impact Specialist
    George Hitchcock
    SI Specialist

Résumé

  1. La dernière mise à jour fait apparaître un recul généralisé des scores parmi les pays en tête du classement
  2. Les pays à l’honneur : une Pologne polarisée et une Bulgarie en plein essor
  3. Les mesures des risques climatiques physiques mettent en lumière les personnes les plus vulnérables et les moins préparées

Bien qu’elle ait confortablement battu la Suède et la Finlande, qui se sont hissées aux deuxième et troisième places, son score global a été légèrement inférieur à ses résultats du printemps ainsi qu’à ceux de l’année dernière. En fait, les scores de quatre des cinq premiers ont été moins bons, mais pour des raisons différentes. Le Danemark a légèrement reculé en ce qui concerne les critères de gouvernance et sociaux, tandis que les replis de la Suède et de la Finlande ont été attribués à la stagnation des progrès en matière d’émissions de GES. L’Europe a conservé sa position dominante parmi les pays en tête du classement, affichant des scores supérieurs à 8,0, malgré une baisse globale au sein de ce groupe.

Veuillez visiter le portail SI Open Access de Robeco pour plus de détails sur les scores et les classements.

Graphique 1 - Pays leaders en matière de score ESG

Source : Robeco, octobre 2025. Évolution des scores par rapport à avril 2025.

Nouveautés à retenir

Les plus grands émetteurs de dette souveraine du monde ont affiché des scores mitigés. Bien que son rang soit resté inchangé, le Japon (22e place) a vu son score global diminuer légèrement, en raison de résultats décevants en matière d’émissions de GES. En revanche, le classement général et le score de la Chine se sont améliorés, portés par une évolution positive des émissions de GES. Les États-Unis ont enregistré une légère amélioration de leur performance et de leur classement, les baisses attendues des indicateurs de gouvernance ayant été compensées par des progrès dans le domaine social. Toutefois, les changements concernaient moins des progrès avérés que des modifications des mécanismes de pondération qui mettent l’accent sur les droits de l’homme plutôt que sur les politiques du travail.

Le classement des pays de cet automne a également accueilli un nouvel indicateur au sein du pilier Gouvernance. L’indice mondial de cybersécurité de l’UIT mesure l’engagement d’un pays à mettre en œuvre la cybersécurité sur la base de ses performances au niveau des critères juridiques, techniques, organisationnels et de coopération internationale. Les pays les mieux classés comprennent à la fois des économies développées et des pays émergents, notamment les États-Unis, la Finlande, l’Égypte, la Turquie, le Bangladesh et l’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite a également enregistré des progrès sur d’autres indicateurs de gouvernance, notamment en matière de stabilité politique, ainsi que de mondialisation et d’innovation, ce qui a accru son score de 0,13 point et amélioré son classement de neuf places.

Les progrès les plus importants ont été réalisés par des pays du groupe des marchés émergents, dont le Liberia et Trinidad-et-Tobago, qui ont vu leur score augmenter sur fond d’amélioration des mesures relatives aux émissions de GES et à la biodiversité. En revanche, le Suriname, le Venezuela, le Zimbabwe et le Belarus ont connu une baisse significative. Avec des scores de 2,42 pour le Yémen, 2,52 pour la Libye et 2,66 pour le Soudan, ces pays continuent d’occuper les dernières places du classement, reflétant des défis ESG durables.

Graphique 2 - Les dix premiers pays affichant les progressions les plus importantes (par rapport à avril 2025)

Source : Robeco, octobre 2025. Évolution des scores par rapport à avril 2025.

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Pologne – des progrès polarisés

La gouvernance de la Pologne est toujours en cours de rétablissement après une période d’affaiblissement significatif sous le parti Droit et Justice (PiS) qui a gouverné de 2015 à 2023. Peu après son arrivée au pouvoir, le PiS a mis en œuvre des politiques qui ont sapé le système judiciaire, suscitant de nombreuses critiques ainsi que l’intervention de l’UE. Le PiS s’en est également pris à la liberté de la presse en renforçant le contrôle du gouvernement sur la radiodiffusion et en marginalisant les médias indépendants. Il a également militarisé les médias, les utilisant pour attaquer et discréditer les dirigeants de l’opposition.

Sans surprise, les indicateurs de démocratie et de gouvernance de la Pologne se sont dégradés sous le gouvernement du PiS et ne se sont redressés que récemment, à la suite de la prise de pouvoir par la Coalition civique et ses alliés et de l’adoption de réformes destinées à corriger la trajectoire après leur victoire parlementaire de 2023. Ces progrès sont toutefois menacés par la récente victoire présidentielle de l’eurosceptique et membre du PiS, Karol Nawrocki, qui a battu de justesse le candidat centriste Rafał Trzaskowski lors d’une élection très polarisée en octobre.

Il est attendu que Karol Nawrocki mette son veto présidentiel à profit pour entraver certaines réformes du Premier ministre Donald Tusk, visant notamment la restauration de l’indépendance judiciaire, le renforcement de la liberté des médias et l’harmonisation de la Pologne avec les normes de l’UE. L’avenir des progrès démocratiques en Pologne reste incertain, et les scores du pilier Gouvernance sont de nouveau sous pression à la baisse.

Graphique 3 - Scores de gouvernance, Pologne (2015 - 2025)

Source : Robeco, scores ESG pays, octobre 2025.

Bulgarie – Grands progrès vont de pair avec grandes attentes

La Bulgarie a connu une transformation remarquable depuis son adhésion à l’UE en 2007, marquée par plusieurs étapes clés : elle a atteint le statut de pays à revenu élevé en 20241 et adoptera bientôt l’euro en janvier 2026. Ces réalisations devraient considérablement faciliter les investissements car elles éliminent le risque de change, renforcent la crédibilité de la politique et devraient réduire les coûts d’emprunt en améliorant la confiance du marché et l’accès au soutien de la BCE.

Elles entraîneront également un examen plus approfondi des critères de référence et une comparaison minutieuse avec les pairs de l’UE, y compris en ce qui concerne les performances ESG. Néanmoins, le pays a pris un bon départ, dépassant nombre de ses homologues de l’UE, notamment en matière de réduction des émissions de GES et de protection de la biodiversité. En outre, le gouvernement s’est engagé à atteindre les objectifs du Pacte vert pour l’Europe.

Si elle a réalisé des progrès louables en matière de développement économique et d’adaptation environnementale, des problèmes sociaux et de gouvernance profondément ancrés continuent de limiter son potentiel à long terme, en particulier par rapport à ses pairs de l’UE. Pour tirer pleinement parti des avantages de l’adhésion à la zone euro, la Bulgarie devra remédier à ses faiblesses institutionnelles, inverser le déclin démographique et assurer une croissance inclusive.

Graphique 4 - Évolution des scores ESG de la Bulgarie par rapport à ses pairs européens (2000-2025)

Source : Robeco, octobre 2025. Bulgarie (bleu) par rapport à ses pairs européens (gris)

Thème à la une – risques climatiques physiques

Les phénomènes météorologiques extrêmes ne mettent pas seulement des vies en danger, ils sont également coûteux sur le plan économique et peuvent gravement entraver la croissance économique et le développement des populations les plus vulnérables. Selon l’Organisation météorologique mondiale des Nations unies, les pays africains perdent en moyenne 2 à 5 % de leur PIB chaque année en raison des impacts du climat. En outre, les gouvernements consacrent jusqu’à 9 % de leur budget à la lutte contre les phénomènes climatiques extrêmes, un effort difficilement soutenable dans un contexte d’endettement élevé et de marges budgétaires limitées.

Cette situation peut également nuire à la cote de crédit des pays et, partant, rendre les emprunts plus coûteux et réduire les ressources consacrées à des projets et programmes réellement productifs. Le cadre pays de Robeco utilise les données de l’indice ND-GAIN (University of Notre Dame Gain Index), qui examine la vulnérabilité des pays aux risques climatiques physiques ainsi que leur capacité à gérer ces problèmes. Ces données sont ensuite consolidées en un score final, qui permet d’évaluer la résilience d’un pays aux risques climatiques physiques.

Graphique 5 - Mesure de l’état de préparation des pays aux risques climatiques physiques

Les scores les plus bas traduisent une plus grande vulnérabilité des pays et un moindre niveau de préparation aux risques climatiques physiques.
Source : Indice ND-GAIN (University of Notre Dame Global Adaption Index), 2025.



Note de bas de page

1 Officiellement défini par la Banque mondiale comme un pays dont le revenu national brut (RNB) est supérieur à 13 935 dollars US (en 2025). Les pays à revenu élevé se caractérisent par une économie forte, des infrastructures développées et un niveau de vie élevé par habitant.