03-02-2022 · Vision

« Maîtrise des ressources » : la gamme MegaTrends s’enrichit d’une nouvelle tendance

En juin 2020, le Forum économique mondial (FEM) a organisé sa cinquantième réunion annuelle qui avait pour thème principal la reconstruction de la société et de l’économie après la pandémie de Covid-19. La réunion a été baptisée « La Grande Réinitialisation » en raison de la conviction unanimement partagée des délégués que les fondements mêmes de la société et de l’économie doivent être changés et reposer sur des principes plus durables.

    Auteurs

  • Steef Bergakker - Portfolio Manager

    Steef Bergakker

    Portfolio Manager

  • Marco van Lent - Portfolio Manager

    Marco van Lent

    Portfolio Manager

  • Dora Buckulčíková - Portfolio Manager

    Dora Buckulčíková

    Portfolio Manager

Animé d’un sentiment d’urgence plus fort que jamais, et en prévision de la COP 26 à Glasgow l’année suivante, le FEM a plaidé en faveur d’une croissance économique plus verte, plus intelligente et plus équitable. Les gouvernements du monde entier ont répondu favorablement à cet appel et nous voyons fleurir aujourd’hui des initiatives à grande échelle, telles que « Build Back Better » aux États-Unis et le « Pacte vert » dans l’Union européenne (UE), qui abordent bon nombre des questions soulevées par « La Grande Réinitialisation » et les réunions qui l’ont précédée.

Si ces initiatives politiques diffèrent dans le détail, elles ont en commun une intensification des mesures visant à décarboner l’activité économique et à fonder notre société et notre économie sur des principes plus durables. Les mesures de décarbonation se concentrent sur l’électrification des transports, l’utilisation plus intelligente de l’énergie et la production d’électricité à partir de sources renouvelables, comme le vent et le soleil. La réduction des déchets et l’utilisation plus intelligente des ressources naturelles et humaines sont également au cœur de la transition vers une croissance économique sous le signe de la durabilité.

La pression en faveur du changement s’est clairement accentuée, comme en témoigne l’engagement pris par les gouvernements et les entreprises du monde entier à investir des sommes colossales dans des initiatives de transition climatique.

Des ambitions soutenues par des engagements financiers

La pression en faveur du changement s’est clairement accentuée, comme en témoigne l’engagement pris par les gouvernements et les entreprises du monde entier à investir des sommes colossales dans des initiatives de transition climatique. Dans l’UE, le plan d’investissement du pacte vert vise à mobiliser au moins 1 000 milliards EUR sous la forme d’investissements durables au cours des dix prochaines années. Dans le cadre de l’American Jobs Plan (l’un des trois volets du programme « Build Back Better »), l’administration Biden va dépenser 174 milliards USD pour encourager l’adoption de véhicules électriques, 100 milliards USD pour financer la transition vers une production d’électricité sans carbone d’ici 2035 et 180 milliards USD pour la recherche et le développement, dont une enveloppe substantielle pour les énergies propres et la recherche fondamentale sur le climat.

De plus, la Chine et les États-Unis ont conclu, lors de la COP 26, à Glasgow, un accord de coopération au sujet de mesures visant à réduire les changements climatiques, notamment la réduction des émissions de méthane, l’abandon progressif du charbon et la préservation des forêts. L’Inde, quant à elle, a promis de produire d’ici 2030 la moitié de son énergie à partir de sources renouvelables. Plus de 450 banques, assureurs, fonds de pension et autres entreprises, qui ont collectivement 130 000 milliards USD sous gestion1, se sont engagés à utiliser leurs fonds pour atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2050. Certes, les montants exacts des investissements peuvent changer en raison des négociations et des pressions budgétaires, mais les ambitions politiques sont indubitablement soutenues par des engagements financiers fermes.

Graphique 1 : Plan d’investissement du pacte vert pour l’Europe

Graphique 1 : Plan d’investissement du pacte vert pour l’Europe

Source : Commission européenne

Les sommes importantes investies par les autorités publiques et le secteur privé attirent entreprises et investisseurs comme un aimant.

Des opportunités d’investissement nombreuses, mais le choix n’est pas facile

Ces plans d’investissement d’une grande diversité qui visent la transition vers une économie plus durable offrent de nombreuses opportunités d’investissement. Les sommes importantes investies par les autorités publiques et le secteur privé attirent entreprises et investisseurs comme un aimant. D’ores et déjà, l’activité des start-up est en forte augmentation dans les secteurs et les industries qui devraient bénéficier des investissements durables et des acteurs établis provenant d’autres secteurs y ont pris position.

Les flux alimentant les fonds d’investissement durable ont également augmenté rapidement et devraient continuer à croître. Mais le nombre de possibilités ne rend pas le choix facile aux investisseurs. Les valorisations ont augmenté et l’intensité concurrentielle pourrait faire baisser le niveau cumulé de la rentabilité des capitaux investis. Nous sommes convaincus que c’est seulement en investissant dans des entreprises qui apportent des solutions plus intelligentes, plus écologiques et économiquement viables aux défis environnementaux, sociaux et économiques que les investisseurs peuvent espérer participer à la réussite économique à long terme des gagnants de la durabilité, tout en contribuant à un monde meilleur.

Graphique 2 : Financement à risque des technologies de lutte contre les changements climatiques par segment

Graphique 2 : Financement à risque des technologies de lutte contre les changements climatiques par segment

Source : Climate Tech VC, août 2021

Maîtrise des ressources : une cinquième tendance vient compléter MegaTrends

Actuellement, la gamme Robeco MegaTrends/Rolinco investit dans quatre grandes tendances : « Entreprise connectée », « Monde numérique », « Classe moyenne émergente » et « Vieillissement en bonne santé ». Dans le cadre de notre tendance « Entreprise connectée », nous avons investi dans plusieurs sociétés qui sont fortement exposées à l’électrification des transports, à la consommation intelligente de l’énergie et à l’utilisation efficace des ressources naturelles.

Nous pensons que ce domaine, qui est porté par les engagements ambitieux des gouvernements et des entreprises en matière de durabilité, par l’innovation technologique et par l’émergence probable de gagnants à long terme, mérite qu’on s’y intéresse davantage. C’est pourquoi nous ajoutons à notre processus d’investissement une cinquième tendance axée sur la durabilité : la « Maîtrise des ressources ».

En faire plus avec moins

La tendance « Maîtrise des ressources » cible les entreprises qui nous aident à en faire plus avec moins. Il s’agit notamment des entreprises qui rendent possible une consommation plus intelligente de l’énergie, une meilleure utilisation des ressources humaines et physiques, ainsi que des méthodes de travail entièrement nouvelles et moins envahissantes sur le plan écologique. Nous distinguons trois sous-tendances :

  • Améliorateurs d’efficacité

  • Économiseurs d’énergie

  • Modificateurs de paradigme


Les améliorateurs d’efficacité et les économiseurs d’énergie cherchent à bénéficier des innovations continues et progressives qui nous permettent de faire les choses plus intelligemment et plus efficacement. L’effet cumulé d’améliorations légères mais régulières peut, même s’il n’est pas spectaculaire, prendre beaucoup d’ampleur sur de longues périodes. La plupart des entreprises de ces deux sous-tendances sont bien établies et stables, ont acquis des positions de marché solides et défendables et affichent des niveaux attractifs de rentabilité des capitaux investis.

Dans le cadre de la sous-tendance Modificateurs de paradigme, nous cherchons à identifier les entreprises qui, grâce à l’application de technologies radicalement nouvelles et/ou de modèles économiques innovants et de rupture, ont le potentiel de bousculer le statu quo et de provoquer un changement de paradigme. Les entreprises de cette sous-tendance sont généralement à un stade précoce de leur développement et pourraient ne pas être encore rentables. Elles sont donc généralement beaucoup plus risquées.

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Vers une représentation plus équilibrée des mégatendances

Comme l’explique le Grand livre de l'investissement thématique, l’équipe d’investissement thématique de Robeco distingue trois catégories de mégatendances qui vont façonner notre avenir : les « Technologies transformantes », les « Changements sociodémographiques » et la « Préservation de la Terre ». Elles découlent des changements technologiques, démographiques et politiques qui transforment la société depuis l’aube de l’humanité. Au sein de ces grandes catégories, les différentes équipes d’investissement thématique sélectionnent des tendances d’investissement plus étroites, qui peuvent elles-mêmes être décomposées en tendances et sous-tendances toujours plus spécifiques.

Avec l’ajout de la « Maîtrise des ressources » aux quatre tendances qui forment la gamme MegaTrends/Rolinco, nous pensons que les trois catégories de mégatendances sont représentées de façon plus équilibrée. Nous sommes également enthousiasmés par les possibilités d’investissement accrues qu’offre la « Maîtrise des ressources ».

Graphique 3 : Aperçu des tendances de la gamme MegaTrends/Rolinco de Robeco

Graphique 3 : Aperçu des tendances de la gamme MegaTrends/Rolinco de Robeco

Source : Robeco Trends Investing