Afin de mesurer la contribution des femmes sur leur lieu de travail, les chercheurs de RobecoSAM ont analysé plus de 20 720 observations issues des évaluations annuelles de la durabilité des entreprises (« Corporate Sustainability Assessment », CSA) réalisées entre 2013 et 2018.
Le SAM CSA utilisent une méthode de notation pour évaluer les caractéristiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des entreprises. L’égalité des genres est mesurée à l’aide de divers indicateurs, au-delà de la seule comptabilisation du nombre de femmes siégeant au conseil d’administration.
À première vue, les résultats ne sont pas très encourageants. L’amélioration de la parité dans les conseils d’administration est certes une bonne nouvelle, mais au niveau des fonctions de management, elle a été très faible, passant de 24 % en 2013 à 26 % en 2018. En outre, les données relatives à l’ensemble des effectifs sur la même période n’ont pas beaucoup évolué
Cependant, en creusant davantage dans ces données, à l’aide d’une analyse de régression, l’étude a examiné la présence des femmes à différents niveaux hiérarchiques ainsi que son lien éventuel avec les fondamentaux de l’entreprise. La répartition des données en quantiles a permis de confirmer l’existence d’un lien avec les performances financières à tous les niveaux : conseil d’administration, management et sur la totalité des effectifs.
Les résultats montrent clairement que la rentabilité des entreprises bénéficie positivement de la présence des femmes lorsque celles-ci représentent plus de 20 % du conseil d’administration, plus de 30,2 % des équipes de management, et plus de 44,7 % des effectifs totaux.
Représentation des femmes à différents échelons en 2018, par secteur. Source : Robeco, SAM Corporate Sustainability Assessment (CSA), 2019
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La masse critique des femmes
« L’égalité des genres améliore donc la rentabilité et le risque », commente Junwei Hafner-Cai, gérante du fonds RobecoSAM Global Gender Diversity Impact Equities. « Cela suggère qu’une masse critique de femmes à chaque échelon aurait un effet bénéfique sur la dynamique organisationnelle.
Souvent, les mesures d’amélioration de la parité dans les entreprises se concentrent sur le nombre de femmes siégeant au conseil d’administration. Or, l’analyse de régression a également mis en évidence un lien positif entre, d’une part, un pourcentage plus élevé de femmes aux postes de direction et, d’autre part, la rentabilité, les rendements et la volatilité des résultats, c’est-à-dire tout ce qui caractérise la qualité de l’entreprise et la bonne santé de ses opérations. »
L’étude montre par ailleurs que la présence accrue de femmes se traduit aussi par une meilleure stabilité des résultats, ingrédient essentiel de la viabilité à long terme. En effet, les entreprises de premier plan qui comptent plus de 30,2 % de femmes dirigeantes enregistrent une moindre volatilité des résultats que les entreprises de second rang, et ce dans toutes les régions.
« Masse critique » de femmes nécessaire à chaque échelon pour avoir une incidence sur les performances de l’entreprise. Source : Robeco CSA, 2019
Entreprises candidates au fonds
À l’aide des données issues des CSA et d’autres sources, RobecoSAM détermine si une entreprise est suffisamment progressiste en matière de représentation des femmes ou de politique de parité pour être intégrée dans le fonds Gender Equality.
« À mesure que les questions de genre deviennent plus concrètes pour les entreprises, elles deviennent aussi un potentiel indicateur de choix pour les investisseurs », explique Junwei Hafner-Cai. « RobecoSAM ne se contente pas du nombre de femmes présentes dans les conseils d’administration et procède à une évaluation plus globale de la parité au travail.
Cela inclut les pratiques de rémunération justes et transparentes afin de réduire les inégalités salariales, les pratiques flexibles sur le lieu de travail, les aides à la garde d’enfants, les congés parentaux au-delà des obligations légales, la fidélisation des talents, la diversité à divers niveaux hiérarchiques et l’engagement des collaborateurs et collaboratrices. »