Le développement durable ne concerne pas que le changement climatique : il s’agit aussi de protéger le tissu social de nos sociétés. Ce qui signifie que les entreprises ne devraient pas se contenter de verser un salaire minimum légal, mais adopter le concept de salaire équitable, affirme le professeur Daniel Whitehead-Vaughan.
Professor Daniel Vaughan-Whitehead
Founder and co-chair of the Fair Wage Network
Investir durablement suppose d’examiner les politiques des entreprises dans les domaines environnemental, social et de gouvernance (ESG). Depuis quelques années, l’accent est surtout placé sur l’environnement, à cause du réchauffement climatique, et sur la gouvernance, car les investisseurs exigent une gouvernance plus durable dans les entreprises et les pays.
En revanche, l’aspect social est délaissé, en particulier les conséquences sociales des bas salaires, constate le professeur Whitehead-Vaughan, fondateur et coprésident de Fair Wage Network, une organisation à but non lucratif visant à partager, harmoniser et promouvoir les recherches, méthodologies et bonnes pratiques en matière de salaires. Basé à Genève, ce groupe fournit également des services de conseil direct aux entreprises et à leurs chaînes d’approvisionnement dans le monde entier.
« Le salaire équitable est celui qui couvre le coût réel des besoins élémentaires de l’employé tout en respectant les contraintes économiques de l’employeur », explique le professeur Whitehead-Vaughan, invité à contribuer au Yearbook 2019 de RobecoSAM. « Pour de nombreuses industries, cela suppose non seulement d’évaluer leurs propres pratiques salariales mais aussi de défendre le "salaire équitable" et d’être une référence pour les entreprises de la chaîne d’approvisionnement. »
À l’aide d’études de cas, il explique que le salaire équitable a un effet bénéfique sur le bien-être des employés ; il améliore aussi les profits de l’entreprise et aide des partenaires de la chaîne logistique à générer de meilleurs résultats. Les investisseurs peuvent également contribuer en tant qu’investisseurs actifs, ajoute-t-il.
« Préoccupés par la protection des ressources naturelles de la planète mais aussi de ses ressources humaines, les investisseurs devraient pousser les entreprises mondiales à être plus responsables, plus transparentes et plus actives en matière de rémunération et de salaire équitable pour les employés et leurs familles. »
Daniel Whitehead-Vaughan présente des « statistiques étonnantes » pour étayer ses propos. En effet, le nombre de personnes ayant un « emploi précaire » (emploi sans contrat de travail formel, peu rémunérateur ou pénible) atteint le chiffre incroyable de 42 % de la population active mondiale, soit 1,4 milliard de personnes, un chiffre qui augmente de 11 millions par an.
La moitié sont des « travailleurs pauvres » (définis comme ceux qui gagnent moins de 3,10 dollars par jour en parité de pouvoir d’achat), qui vivent essentiellement dans les pays émergents et en développement. Le salaire minimum légal a amélioré la situation dans certains pays, mais il existe toujours un écart avec le coût réel de la vie, précise-t-il.
« Le principal problème est que le [salaire minimum] n’est pas systématiquement aligné sur le niveau du salaire vital : il résulte plutôt d’un compromis politique entre les gouvernements, les syndicats et les organisations patronales, sur la base des "considérations économiques et sociales" du moment ».
« Par conséquent, le salaire minimum est souvent bien inférieur au salaire vital. La différence entre ce que les travailleurs gagnent et le montant dont ils ont réellement besoin pour couvrir les besoins élémentaires de leur foyer est considérable. Et sans surprise, cet écart est plus important dans les régions où les institutions du marché du travail font défaut, en premier lieu l’Afrique, le Moyen-Orient et la Russie. »
Pour réduire ce déséquilibre, le Fair Wage Network a créé une méthode pour déterminer quel devrait être le salaire équitable. « Des seuils transparents et des indicateurs standardisés peuvent être définis et utilisés pour comparer les salaires dans les entreprises, par exemple dans une même chaîne d’approvisionnement, explique Daniel Whitehead-Vaughan. D’autres groupes qui œuvrent à l’amélioration et à l’égalité des salaires dans le monde reconnaissent qu’il est important d’avoir des normes communes et d’harmoniser les méthodes et les outils d’analyse. »
L’information publiée dans les pages de ce site internet est plus particulièrement destinée aux investisseurs professionnels.
Certains fonds mentionnés dans le site peuvent ne pas être autorisés à la commercialisation en France par l’Autorité des Marchés Financiers. Les informations ou opinions exprimées dans les pages de ce site internet ne représentent pas une sollicitation, une offre ou une recommandation à l’achat ou à la vente de titres ou produits financiers. Elles n’ont pas pour objectif d’inciter à des transactions ou de fournir des conseils ou service en investissement. Avant tout investissement dans un produit Robeco, il est nécessaire d’avoir lu au préalable les documents légaux tels que le document d’information clé pour l’investisseur (DICI), le prospectus complet, les rapports annuels et semi-annuels, qui sont disponibles sur ce site internet ou qui peuvent être obtenus gratuitement, sur simple demande auprès de Robeco France.
Nous vous remercions de confirmer que vous êtes un investisseur professionnel et que vous avez lu, compris et accepté les conditions d’utilisation de ce site internet.