Publié le 2 juin dans le ‘Journal of Sustainable Finance and Investment’, ce cadre présente les méthodes permettant de mettre en place un processus (relativement nouveau et complexe) d’engagement auprès des gouvernements, en vue de faire avancer les Objectifs de développement durable (ODD).
Les gouvernements ont également de bonnes raisons de travailler avec les investisseurs qui achètent leurs obligations souveraines, car cela leur permet d’avoir plus facilement accès aux financements et à l’expertise en matière de durabilité. La valorisation des obligations souveraines étant en partie déterminée par le comportement d’un pays en matière de durabilité (dans le domaine de la déforestation, par exemple), ce pays a tout intérêt à augmenter son score.
L’un des premiers pays à avoir franchi le pas a été le Brésil : en juillet 2020, son vice-président a rencontré un groupe de 34 investisseurs pour discuter des inquiétudes relatives à la destruction de la forêt tropicale amazonienne. Une réunion de suivi a eu lieu en janvier 2021. Le travail d’engagement a également commencé avec l’Indonésie, avec un accent placé sur l’huile de palme non durable.
Article académique
Cet engagement à l’échelle d’un pays étant nouveau, il n’existe pas encore de méthode claire quant à la manière de procéder. Pour combler cette lacune, trois spécialistes de la durabilité de Robeco ont conjointement élaboré un cadre d’engagement ODD auprès des pays, présenté en détail dans un article intitulé « Sustainability integration for sovereign debt investors: engaging with countries on the SDGs », et publié dans le Journal of Sustainable Finance and Investment.
Ce cadre vise à répondre à trois grandes questions : avec qui engager le dialogue, à quel sujet, et comment.
Découvrez les dernières perspectives grâce aux mises à jour mensuelles par e-mail
Recevez notre lettre d'information Robeco et soyez le premier à lire les dernières informations et à construire le portefeuille le plus vert.
Premièrement, chaque pays concerné est classé en fonction de sa pertinence dans l’univers d’investissement et les portefeuilles, ainsi que de ses progrès en matière d’ODD. Les pays qui attirent beaucoup d’investisseurs et qui sont confrontés à d’importants défis de durabilité sont de bons candidats à l'engagement – car c’est dans ces pays qu’un investisseur peut faire la différence.
Deuxièmement, les cibles ODD qui progressent lentement dans ce pays sont considérées comme des priorités sur lesquelles s’engager. Troisièmement, une feuille de route détaillée propose une méthode pour mener à bien l’engagement lui-même, notamment en ce qui concerne la définition des objectifs, la recherche de partenariats, la rédaction de rapports et le suivi des progrès.
Ce cadre d’engagement ODD souverain a été mis au point pour aider les investisseurs à mieux amorcer le dialogue auprès des gouvernements concernant les performances ODD de leur pays. L’article détaille son fonctionnement dans la pratique ainsi que l’influence qu’il peut avoir sur les ODD.
Un rôle important
L’article a été rédigé par Jan Anton van Zanten, spécialiste ODD chez Robeco, Malene Christensen, spécialiste des investissements, et Bhavya Sharma, spécialiste produits. Des contributions ont également été apportées par Rikkert Scholten, gérant au sein de l’équipe obligataire, Max Schieler, auteur du classement semestriel de la durabilité des pays (CSR) de Robeco, et Peter van der Werf, le responsable de l’équipe d’engagement en charge des discussions actuelles avec le Brésil et l’Indonésie.
« En tant qu’investisseurs obligataires, nous avons un rôle important à jouer pour soutenir la réalisation des ODD, commente Rikkert Scholten. Ce nouveau cadre d’engagement est une étape essentielle dans la définition de ce rôle. »
« L’engagement souverain constitue le prochain objectif de nos activités d’actionnariat actif, et les discussions entamées avec les gouvernements du Brésil et de l’Indonésie dans le cadre de l’initiative Investor Policy Dialogue on Deforestation (IPDD) commencent à porter leurs fruits », ajoute Peter van der Werf, responsable de l’engagement.
« Ces discussions peuvent apporter des contributions structurelles aux décisions de politique, en vue de réduire la déforestation et de protéger la biodiversité.”